lundi 13 juin 2011

Et que jeunesse se fasse...

xxx

Parce que l'appart de Pascal (Pascal en lui même), m'a rappelé une poésie de jeunesse :

Une affiche du Velvet Underground contre le mur, contre le lendemain, la guitare en forme de banane est suspendue sur sa soif insatiable d’interruption –contre le mur, contre le lendemain, suspendre contre lui et puis l’amour tant qu’à faire, la voix de Lou Reed ou cymbales sabbatiques. Il me dit qu’il est un présent pur. Que je peux rentrer dans lui qu’il existe une multitude de chenaux. Il y a aussi les draps pâmés, berçant en leur sein des mouchoirs éjectés d’images clandestines. Il y a aussi les cheap mondays, blanc noir bleu, ils enserrent de leur tissu ces images entassées comme un rite litanique ; il y a aussi les vieux films érotiques tournés avec les soirées de passage. Ses membres.
Il y a ses membres.
Des compositions de souvenirs arrêtés, englobés, un support.


Je goûte ses mains, ses cuisses, ses aisselles son anus, je goûte les effusions chaudes de ses postures défaillantes.
Il empeste l’odeur des chambres non-aérées, étudiantes, fumeuses de cigares ou de joints qu’on frôle encore d’un égarement de pied leur papier usagé sous les lits, corps usagés, usagés sous les froissements de la nuit insomniaque et les feuilles, les devoirs qu’on se refuse à rendre et les bouteilles, et les nausées voyageuses s’y évaporant avec embarras. Je le touche. La mémoire est meublée par les gueules de bois, le tâtonnement de leur limite. C’est dans ce point jouissant d’hésitation que je trouve le plus de douceur. Il est un organe, tous ses objets les témoins, cette masse d’assemblements incomplets aux connections nostalgiques, un organe, nu.


Articule-le, dit-il.


Son mécanisme m’apparaît alors dans sa plus grande, sa brute simplicité.


Et il me fait goûter encore : il y a aussi des pages de romans arrachées pour se maquiller de dessins, des compiles aux fières jaquettes masquant leur contenu, de fredonnements attrapés là où ils se recueillent. Il y a, aussi, des heures à se regarder dans son ombre en cherchant la certitude qu’elle restera bien là à distance. Je suis son mécanisme ; il me faut actionner prononcer, je pénètre son présent et ses membres indistincts. Je me dis, un devoir de ponctuation, d’alignement, la ligne ment et semble s’enfuir : elle s’auto-alimente. L’amour tant qu’à ne pas s’en faire, ne pas s’y faire. Tu m’enlaces.
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